Au soleil: J3...

Aujourd'hui, c'est la fête de l'Aid al-Kabir. Un peu de culture les amis. La fête du sacrifice est la plus importante de l'islam. Elle a lieu le 10 du mois de dhou al-hya, le dernier mois du calendrier musulman. Elle marque chaque année la fin du hajj ( pèlerinage à la Mecque ).

Cette fête commémore la soumission d'Ibrahim à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte d'égorger, son alors, fils unique Ismael sur l'ordre de Dieu. Après son acceptation de l'ordre divin, Dieu envoie l'archange Gabriel qui substitue au dernier moment l'enfant par un mouton qui servira d'offrande sacrificielle.

En souvenir de cette soumission totale, les familles musulmanes sacrifient un animal selon les règles en vigueur.

Voilà pour la "parenthèse" connaissance....

Maintenant, j'vous raconte ma journée...

A l'aube, les hommes vont prier à la mosquée pendant que les femmes prient,elles, à la maison. Pas de débat sur la parité femmes-hommes sur ce billet, on en parlera une autre fois. De plus, je pense, qu'elles sont aussi invitée à prier à la mosquée. Libre à elles, de s'y rendre ou d'effectuer leurs prières à la maison. Bref, pendant que nos braves vont prier pour le salut de nos âmes, les dames s'affairent aux multiples tâches qui attendent tout le monde au cours de la journée. Cette journée,est,effectivement, loin d'être reposante.

Au programme :

Mise à mort du condamné effectué par le patriarche et assisté par ses descendants. S'en suis, les étapes précédents, le morceau de gigot rôti dans ton assiette.

Ces étapes, j' vous assure, quand vous les voyez, de vos propres yeux, vous fait virer végétarien pendant quelques mois. Le temps d'oublier. C'est peut-être naïf mais quand je mange mon steak poivre vert, je ne fais jamais le lien entre la bête et ce que je dévore. En revanche, ici, lorsque tu regardes ton beefsteak, tu as du mal à faire abstraction de la bête que tu es entrain d'avaler. Pour la simple raison, que trois heures avant, tu étais toujours entrain de la caresser en lui murmurant, que juré, elle n'allait pas souffrir et que promis, il irait au paradis des moutons rejoindre sa maman, son papa et quelques potes.

Voilà un exemple concret du genre de difficultés que je peux éprouver ici. Je n'ai pas été à voir toute cette barbaque. Pas grandi dans un abattoir....

Mon petit coeur supporte mal.

Bref, cette année, ma sympathique belle-soeur m'a demandé si j'accepterais de m'occuper de son petit de 9 mois la matinée, le temps pour elle, de s'affairer à ses obligations de bouchère expérimentée.

Si je peux me rendre utile, c'est avec plaisir et j'acquiessa.

J'ai maudit de tout mon être, mon petit coeur  de se montrer si fragile. Le morveux à chialer toute la matinée. C'est quoi son problème? T'es raciste ou quoi?

J'étais tellement à bout de nerfs que j'aurais pu égorger  le troupeau de moutons au complet et au passage décapiter une volée de volailles à la force de ma mâchoire. Tout cela sans sourciller.

Mon coeur était devenu pierre.

Bref, après avoir restitué le gaillard à ses géniteurs, après avoir pleurer un bon coup, crier dans un cousin et téléphoner à ma gynécologue pour fixer un rendez-vous de toute urgence pour une ablation de tout mon système reproducteur ( ne prenons aucun risque ), je suis allée rejoindre ma famille carnivore. La soirée se déroula dans une bonne humeur ambiante, rythmée par les nombreuses visites, savourant à chaque nouveau convive un morceau du sacrifié.

A suivre...