Faites des gosses!!!

Comme promis, un petit billet pour parler de nos tortionnaires en culottes courtes.

Aujourd'hui, on se lâche, on avoue, on se questionne et on ne culpabilise pas.

Depuis un certain temps voir un temps certain, je constate que ma génération et celle d'un peu avant, se fait, carrément martyriser par nos chers(ères) et pas tendres descendances. 

Physiquement pour les plus chanceux, psychologiquement pour les autres. 

Enfants, adolescents et jeunes adultes. Qu'a t-on fait pour mériter ces véritables boulets.

Honnêtement, je suis dépassée par les expériences relatées par mon entourage. 

Tout d'abord, MOI.

Et bien ces derniers temps, force est de constater que ma chérie file un mauvais coton. Pour rester polie.

Polie, elle, elle l'est de façon de plus en plus approximative. 

Du haut de ses presque onze ans, elle semble ne douter de rien. Du coup, c'est ambiance carnaval à la maison.

Cette petite qui jadis pas si jadis, me vénèrait de façon objective, semble ne plus tolérer ma présence que si celle-ci lui sert à quelque chose.

Elle lève les yeux au ciel dés que j'ai l'insolence de lui parler et repousse mes tentatives de bonne humeur.

Du coup, ça monte dans les aigus et dans le tensiomètre chez les Framboises.

Et puis, l'autre jour, je me réveille mielleuse, le sourire forcé. Et là, je réalise avec stupeur ( et tremblements ) que je suis entrain de caresser ma fille dans le sens du poil !!! Et il y en a des poils. Les origines. 

Le frisson.

Il est temps de réagir.

Mais comment?

Toutes les mamans qui m'entourent, sont des mères attentives, dévouées, réfléchies, à l'écoute de leurs rejetons ( je ne fréquente que du beau monde ). Et pourtant?

Elles sont désemparées. Pas respectées. Parfois méprisées.

Les mamans que je côtoie au travail sont, pour beaucoup,des mères négligeantes, manquant cruellement d'amour pour leurs enfants. Et pourtant?

Elles sont, souvent, plus estimées, sur-estimées.

Beaucoup de nos mères ne se sont jamais investies comme nous le faisons aujourd'hui. Et pourtant? Nous sommes une génération respectueuse et attentive envers nos aînés.

Injustice? 

Pourquoi nos enfants sont-ils devenus si insensibles aux autres et hypersensibles vis-à-vis d'eux-mêmes?

Aucune frustration n'est tolérée. 

En revanche, nous les parents, on semble accepter tout. Surtout l'innaceptable.

Pire, on se sent responsable. Responsable du mépris que l'on reçoit.

Ne serait-ce- pas, à peu de chose près, le même schéma que pour les victimes de violences?

L'adolescence, donne- t-elle le droit à la méchanceté ?

Ok l'acné, les cheveux gras et le changement hormonal c'est ballot mais ça ne justifie pas cette redoutable métamorphose.

Les plus philosophes vous disent, blasés que c'est un passage obligé.

Les plus atteints se terrent dans le silence. Ils n'osent pas parler de ce qu'ils vivent au quotidien de peur du jugement des autres.

Les pires, ce sont ceux qui s'étonnent de vos dires car chez EUX rien de tout cela. Et mon cul c'est du poulet?

Autour de moi, des parents désabusés, fatigués.

Le pire, c'est que l'adolescence ça dure longtemps maintenant. Aux oubliettes l'envie d'indépendance, de liberté.

Aujourd'hui, c'est dépassé. Aujourd'hui, on squatte chez les gentils parents le plus longtemps possible. C'est plus lucratif. Puis même si c'est un peu chiant de les écouter au quotidien, les parents c'est utiles pour le ménage et la cuisine...

Puis, pour nous écouter. Ben oui, parce que le jeune, faut pas croire, il en a des états d'âme. Il est fragile. 

Des fois avec raison, des fois sans.

Parce que nos jeunes, vraiment, ils sont devenus extrêmement fragiles.

Psy, coachs et autres spécialistes de l'âme sont des metiers d'avenir. Parce que le jeune, il a des difficultés à supporter les choses de la vie. 

Quand il voit défiler sur son dernier smartphone la vie parfaite des gens qui sont passé dans l'autre monde, celui des selfies accompagnés d'une pizza, certe,appétissante, mais juste une pizza quand même, ben, le jeune il se dit que sa vie, elle est bien morne.

Du coup, ça lui met un coup au moral. Alors, il sombre. 

Il se dit que cette vie est bien trop dure. En plus, on lui a dit qu'un jour il devrait travailler. C'en es trop.

Du coup, il a envie de se faire du mal. Il se coupe les bras. Pas trop quand même. 

Sinon, si la douleur c'est moyennement son truc, ben, il lui arrive de boire plus que de raison.

Peut-être qu'à force de vouloir les protéger de tout, on a oublié de leur dire que la vie n'est pas toujours facile.

Mais que c'est la vie. Juste la vie.

Peut-être qu'à mettre un pansement sur la moindre égratignure, on n'a mit de la gravité quand il n'y en avait pas.

Peut-être qu'à force de couver, on fini par empêcher l'envol.

Peut-être qu'à force de ne plus écouter nos limites, ils ne savent plus entendre les leurs.

Peut-être qu'à force de vouloir tout donner, ils ne savent plus recevoir.

Peut-être qu'en les considérant trop longtemps comme des enfants, ils ne veulent plus grandir.

Peut-être qu'à force d'être toujours là, ils oublient qu'un jour on ne sera plus là.

Je n'ai pas de réponse. J'ai plein de questions.

J'aime plus que de raison ma chérie. Je donnerai ( à son grand étonnement ) ma vie voir même mon pot de nutella pour elle.

Maintenant, je veux qu'elle se montre bienveillante avec moi. Ce n'est pas du respect que je revendique. Ca c'est pour le boulot. C'est ma fille, ma famille. C'est de l'amour que j'exige. Inconditionnel. Je veux qu'elle soit reconnaissante pour les efforts quotidiens que j'accomplis pour elle, pour son bien-être.

Je veux qu'elle évolue, qu'elle grandisse, qu'elle s'épanouisse avec un peu de légèreté. 

On lui donne le meilleur de nous. Parfois pas. Mais presque tout le temps.

Alors merde!!! Arrête de me souffler ton exaspérasion ma chérie. On perd notre temps de bonheur pour rien. Parce que, au fond, on s'aime plus que tout. 

Puis de toute manière, impossible de t'émanciper à 11 ans...alors, va falloir qu'on assure.

Belle soirée et courage à vous les darons et daronnes. Ou les dindes et dindons. C'est pas une farce.

Belle soirée à vous et elle le sera, les sans enfants.