Pris dans les mailles du filet

Et voilà, mes déserteurs de boyaux ont été capturés et enfermés dans mon abdomen sans abdo.

Mardi, à l'aube, seule avec mon petit baluchon, je me suis rendue à la clinique. 

Après m'être récuré au désinfectant de la tête aux pieds puis une seconde fois des pieds à la tête.

Après m'être gargarisé au détol.

Après avoir relu une dernière fois mon testament.

Après avoir demandé à Mentosframboise d'être heureuse.

Après avoir fait caca 3 fois et aseptisé 4 fois l'entièreté de mon corps. 

Après avoir donné l'autorisation à Pimentdoux de se remarier dans 66 ans.

Seulement si elle est moche.

Ou presque morte.

Ou riche.

Après avoir avoué que je trouvais  Trump sexy.

Après avoir dit merci au pot de nutella.

Et au fromage.

Après avoir envoyé des messages anonymes.

Et des lettres piègées.

Après avoir mangé un brocoli.

Pour essayer quand même.

Après avoir effacé mon historique de l'ordinateur.

Et du télèphone.

Après ces formalités, je me suis rendue à la clinique.

Seule. Fataliste. Résignée. 

C'est passive que j'ai laissé docteur Maboul jouer avec mon petit ( si si ) corps fragile.

Et puis après.

Après je me suis réveillée.

J'ai dormi.

Puis encore dormi.

Puis encore dormi.

Dans un lit magique. 

Puis, c'était l'heure de retourner.

Mais, j'aimais trop mon lit magique.

Alors, je suis tombée.

Ils n'ont pas osé dire non.

Et j'ai encore dormi dans mon lit magique.

Puis, c'était vraiment l'heure de rentrer.

Docteur Maboul a senti qu'il fallait compenser le lit magique.

Il a dit que je pouvais pas travailler dans ces conditions.

Quatre semaines. Il a pas hésité. 

Moi non plus.

Pour fêter ça, moi et mes intestins c'est en fanfare que nous avons déguerpi.